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Éditorial. Par Sébastien Crépel

 

Il a esquivé la question mais personne ne doute de la réponse : Emmanuel Macron songe déjà à sa prochaine candidature à l’élection présidentielle. C’est inscrit dans la logique du quinquennat que le titulaire de la fonction suprême agisse et parle dans le but de décrocher un nouveau mandat, à peine la moitié de celui en cours effectuée. C’est ainsi que la parole présidentielle change au gré de la succession des « séquences » politiques. Il y a quelques semaines encore chef d’un État « en guerre » qui n’hésitait pas à se remettre en cause jusqu’à promettre de se « réinventer » après la crise du Covid-19, Emmanuel Macron est déjà passé à une autre stratégie : le cap imprimé en 2017 ne sera pas modifié, tout juste le « chemin » emprunté doit-il être adapté aux circonstances nouvelles, a-t-il expliqué en ce 14 Juillet. C’est tout le sens du récent remaniement ministériel. Et l’hôte de l’Élysée de se projeter à « dix ans », en promettant de relancer la machine économique, sans rien renier de ses grandes « réformes » passées.

C’est en effet le dilemme macronien à résoudre pour conserver une chance d’être réélu en 2022 : ne pas s’aliéner la confiance de ceux qui la lui maintiennent après trois années d’exercice du pouvoir – des électeurs de droite principalement, lui sachant gré d’avoir engagé une transformation libérale du pays et dont il est encore aujourd’hui le meilleur car le seul candidat en vue – et tenter de retrouver celle des déçus du centre en promettant plus de justice, d’écoute et d’écologie, Emmanuel Macron ayant bien repéré le danger qui monte sur sa gauche lors de la poussée de celle-ci aux municipales.

Mais la magie du discours n’opère plus. Mardi encore, après les premières minutes de pseudo-contrition, le macronisme s’est montré tel qu’il est, à l’énumération de ce qui sera reconduit à l’identique par-delà toutes les « réinventions » en paroles : réforme des retraites, refus d’un impôt des plus riches, dialogue social perdant-perdant où les salariés devront « choisir » entre baisse des salaires et perte d’emploi. Il reste un peu plus de 600 jours pour construire une alternative qui ne se contente pas de paroles. C’est beaucoup et c’est peu « en même temps ».

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